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Glisse La Plume
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9 octobre 2009

Le Rêve de Cassandre - par C@m

Présentation du texte: J'ai choisi de rédiger une histoire autour du thème un car la photo m'inspirait beaucoup. Ensuite, à force d'y réfléchir, l'histoire a pris forme, et au fur et à mesure qu'elle se formait dans mon esprit, je ne pouvais pas m'empêcher de l'associer à une chanson, que j'aime et qui me touche particulièrement.

L'on dit que l'on met beaucoup de soi dans une histoire, celle-ci ne déroge pas à la règle.

Elle est accompagnée de la chanson qui me l'a inspirée, entre autre...

                                                            Forest_Fae_by_Amethystana

...

Cassie était assise depuis des heures sur la racine de cet arbre. C’était son arbre, son seul ami, son confident. Les autres fées trouvaient cela bizarre qu’elle préfère se confier à un bout de bois vieux de plus d’un siècle plutôt qu’à elles, ses congénères. Mais Cassie n’était pas comme les autres fées. A vrai dire, si elle avait pu choisir, Cassie n’aurait jamais souhaité en être une. Cassie voulait être humaine. Cela non plus les autres fées ne le comprenaient pas. « Pourquoi vouloir être humaine quand on sait que les fées sont les êtres les plus parfaits qui puissent exister sur cette Terre ! » lui répétait sans cesse Hope, la seule à qui Cassie se confiait parfois, lorsque son arbre n’était pas disponible car parti faire un tour pour se dégourdir les racines. Hope avait raison, les fées étaient parfaites. D’une beauté délicate, elles étaient gracieuses, agiles, dotées d’une voix mélodieuse mais surtout, les fées étaient immortelles et restaient belles et jeunes éternellement. N’importe qu’elle humaine aurait tout donné pour être une fée ! Mais Cassie, elle, donnerait tout pour être une humaine. Toutes les fées de sa garnison le savaient, cela n’était un secret pour personne. Ce qu’elles ignoraient c’était « Pourquoi » ? Pourquoi Cassandre rêvait t’elle d’être une humaine ? Cela, seule Cassie le savait…

Assise sur sa racine ce matin là, alors que l’aube venait à peine de se lever, Cassie pensait à lui. William. Une fois de plus, elle avait passé la nuit dehors à parler à son arbre. Cassie lui avait confié comment elle imaginait sa vie d’humaine, si un jour elle pouvait en être une. Elle ferait des études, elle aurait des amis, une famille, une maison et surtout, elle pourrait être avec lui. William était un humain. Le plus beau de tout ceux qu’elle avait jamais vu. Grand, fort, une peau dorée par le soleil et des cheveux châtains bouclés qui lui tombaient en cascade devant les yeux, d’un marron chaud et profond. William était jeune. En âge humain, il devait avoir à peu près dix-huit ans. Autant dire qu’à côté de Cassandre, s’était un nouveau né ! Car Cassandre était une fée depuis presque un siècle maintenant, même si elle avait l’apparence d’une jeune fille de seize ans. Mais Cassie se fichait de la différence d’âge qui les séparait ! Elle l’aimait, peu importe qu’elle soit plus âgée car en âge humain, elle paraissait plus jeune que lui de toute façon. Cassie voyait William tous les matins quand celui-ci traversait la forêt aux aurores pour se rendre à l’atelier de menuiserie qui se situait de l’autre côté. William était apprenti menuisier, et Cassie aimait le fait qu’il partage son amour pour les arbres et leur bois, même si elle, les préférait vivants. Aussi chaque matin, Cassie se levait à l’aube dans l’espoir d’apercevoir le beau William.

Perdue dans ses pensées, un bruit la fit soudain sursauter. Cassie se leva en hâte et se précipita derrière le tronc de son arbre pour s’y cacher. Des bruits de sabots résonnaient dans la forêt silencieuse à cette heure matinale. Et ils se rapprochaient d’elle. Son cœur se mit à cogner avec force contre sa poitrine, comme si elle était trop petite pour le contenir. C’était lui. C’était William. Elle le sentait. Elle pourrait reconnaitre son odeur entre mille. Ce mélange de musc, de bois et d’épices qui le caractérisait et flottait autour de lui tel un nuage de force et de sensualité. Cassie poussa un profond soupir. Pourquoi ne pouvait-elle pas être avec lui ? Ils n’étaient pas si différents que cela. Pourtant, un monde les séparait bel et bien… Lorsqu’il apparut soudain à sa vue, le cœur de Cassie rata un battement et elle se sentie défaillir. Un timide rayon de soleil vint se poser sur lui. Il était encore plus beau que dans ses souvenirs.

Le jeune homme, à califourchon sur un cheval d’un blanc immaculé, avançait d’un pas sûr, sans faire attention au décor qui l’entourait. Cette forêt, il la connaissait par cœur. Il avait grandi dans une maison à deux pas d’ici et il la traversait tous les jours de la semaine pour aller travailler. Cependant, il ne se doutait pas que, caché derrière les arbres, un petit être de lumière l’observait chaque soir et chaque matin lorsqu’il la traversait. William souffla sur ses boucles brunes qui tombaient sur son visage et lui masquaient la vue. Ca n’était pas la première fois que Cassie le voyait faire ce geste. Ses cheveux, quoiqu’il fasse, s’obstinaient à lui tomber devant les yeux. Mais cela ne la dérangeait pas car ça faisait partie de son charme. Lorsque William la dépassa, Cassie le suivit, courant d’arbre en arbre avec agilité et légèreté afin de rester cachée. William ne devait surtout pas la voir. Les humains ne devaient rien savoir de l’existence des fées, cela aurait été trop dangereux pour elles. De nombreux siècles auparavant, humains et fées avaient tenté de cohabiter. Mais au fil des années, les fées avaient été réduites en esclavage par les hommes et avaient dû se rebeller pour recouvrir leur liberté. Beaucoup avaient perdu la vie lors de cette rébellion et leur espèce avait bien failli disparaitre. C’est pourquoi, les fées avaient migré vers d’autres forêts et vivaient à présent cachées.

Lorsque William sortit de la forêt, Cassie dû arrêter de le suivre. Il était hors de question pour elle d’en sortir. Elle le suivit néanmoins des yeux jusqu’à ce qu’il entre dans l’atelier. Il avait laissé des effluves de son parfum derrière lui et Cassie inspira profondément pour s’imprégner de son odeur, en espérant qu’elle la suivrait jusqu’au soir. Cassie regagna le centre de la forêt et retrouva son arbre. Voilà  en quoi se résumait son existence. Elle passait ses nuits à attendre le lever du soleil afin d’apercevoir son William se rendant au travail, et ses journées à attendre la relève de la lune synonyme pour lui qu’il était temps de quitter l’atelier et de rentrer chez lui. Le reste de son temps, Cassie l’occupait à rêver d’une vie meilleure. Une vie dans laquelle William la remarquerait enfin. Elle imaginait des tonnes de scénarios dans lesquels leurs regards se croisaient et au moment où William plongeait ses yeux dans les siens, il se rendait compte qu’il l’aimait. Mais la vie n’était pas un compte de fée, même pour elles…

Cassie entendit quelqu’un crier son nom au loin :

-                     Cassie, réveille-toi, c’est l’heure ! Cassie !

Elle avait dû s’assoupir sur sa racine. Elle ouvrit lentement les yeux, mais à sa grande surprise, elle n’était plus sur sa racine, ni dans sa forêt. Elle était dans un lit, dans une chambre, que les rayons d’un soleil matinal éclairaient.

-                     Cassie debout ! Tu vas être en retard pour aller à l’école !

Elle s’extirpa difficilement du lit et se dirigea vers la salle de bain qui lui faisait face. Après ses ablutions, Cassie descendit à la cuisine afin de prendre son petit déjeuner.

-                     Bien dormi Chérie ? Lui demanda sa mère.

-                     Hum…, se contenta-t-elle de répondre.

Vingt minutes plus tard Cassie sortit de chez elle et entreprit de traverser le petit bois qui la séparait de son lycée. C’est alors qu’elle grimpait les quelques marches qui menaient à la cour principale qu’elle l’entendit arriver. Le bolide ronronnait aussi chaleureusement qu’un matou. Il  coupa le moteur et descendit de son fier destrier d’un blanc immaculé. Il l’appuya contre sa béquille, ôta son casque et souffla sur ses boucles brunes qui lui tombaient devant les yeux. Il se dirigea vers elle sans même la regarder. Lorsqu’il passa près d’elle, Cassie sentit l’odeur de musc, de bois et d’épices qui lui était si familière. Elle ferma les yeux et inspira profondément. Lorsqu’elle les rouvrit, William avait disparu.

Que se soit dans ses rêves ou dans la réalité, qu’elle soit la plus parfaite des créatures vivant sur Terre ou une simple humaine, Cassie ne pourrait jamais être avec lui…

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